Prenons la bonne mesure de la situation,
Quelle est cette mise en scène dans laquelle nous vivons :
Control du narratif, Illusion du réel,
Monopole du récit sur l’ordre naturel,

Édifice d’oppression, pyramide de pouvoir,
Horizons fabriqués de richesse et de gloire,
Membrane médiatique obstruant l’immédiat,
Vous êtes les figurants de ce grand cinéma.

Tous vos pays ne sont que des départements,
Succursales d’une grande corporation apatride.
Quand vous entrez en scène on vous passe la bride,
Sitôt identifiés par vos gouvernements,

On vous pique, on vous pèse, on vous apprends la loi,
Les parents sont complices ils ne connaissent rien d’autre
Ils n’ont pas fait l’effort ces négligents apôtres
De refuser la servitude comme il se doit.

Domestiqués durant tant de générations,
Arrières petits enfants d’orphelins formatés
Obéissant à la carotte et au bâton,
Coupés de leurs racines leurs âmes se sont fanées.

Contraints depuis l’enfance par leurs institutions,
Endoctrinement obligatoire dans leurs casernes
Où l’on y ingurgite toutes leurs balivernes,
Ce qui avalent le plus auront une promotion.

Que les auges soient pleines et le couchage douillet
Telle est l’aspiration des animaux d’élevage,
Au sein de la basse-cour sautillent les poulets
Qui ignorent la vraie nature de leur paysage.

Vous n’êtes que les actifs de vos propriétaires,
Exploitants chevronnés de la ressource humaine,
Toutes vos frontières sont des enclos sur leur domaine,
Ces dieux parmi les hommes façonnent votre univers.

Ils dessinent les limites de vos espérances,
Détournement de votre énergie créatrice,
En adaptant vos désirs à leurs exigences
Pour alimenter et entretenir leur matrice.

C’est le spectacle permanent pour vous distraire,
Le scénario doit être sans cesse agrémenté
De nouvelles menaces pour vous faire régresser
En état d’impuissance de peur et de colère

Vous laissant braire et quémander leur protection.
N’ayez crainte messieurs dames tout va bien se passer
De sachants décideurs vont vous inoculer,
Acceptons joyeusement l’immatriculation !

Il adviendra le jour où vous pourrez chanter,
Tant de brillants prophètes ont porté ce mensonge,
En indiquant la route vers la félicité
On vous fait embrasser d’invraisemblables songes

Pourvu qu’on vous gouverne quelque soit la chanson.
Mus par groupes opposés, à chacun son camelot
Qui vous guidera comme le berger mène ses moutons
Pour que vos maîtres puissent vous tondre de bas en haut.

Si vos croyances déterminent vos actions
Ainsi capture-t-on votre puissance collective,
Traçant les futures qui aspirent votre attention,
Captant ces émotions que vos cerveaux transcrivent.

Uniformes assemblages d’histoires artificielles
Vos existences n’ont rien à dire de personnel.
Votre conscience ne s’est nullement épanouie
Au delà de leurs fausses idéologies.

Jamais vous ne sortirez de cette caverne
Vous aimez tant les ombres qui y sont projetées,
Ne voulant découvrir la vérité externe.
C’est préférable ainsi vous êtes accoutumés.

Quand à moi je n’ai jamais signé leur contrat,
Rien ne m’oblige à écouter leurs ritournelles,
Je me fous de votre mimétisme benoit,
J’ai tiré de la pierre brute l’épée mercurielle.

Étant mon seul calife trônant dans le désert,
Évoluant sur les dunes, en suivant mon dharma
Comme une simple vague au milieu de la mer,
Résonance dissonante dans le grand agrégat.

Explorateur infatigable de l’ethos,
Excavateur de ma propre matière première,
Architecte et bâtisseur de mon temenos,
Voici ma synthèse tel est mon vocabulaire.

SachaLex